Situé au carrefour des voies de pèlerinage et de commerce, le Puy-en-Velay connaît une période de prospérité à la fin du Moyen Âge et à la Renaissance
Les riches marchands font alors édifier des hôtels particuliers dont les façades, richement ornées, témoignent de leur réussite sociale.
Au 16e siècle, le développement des échanges commerciaux de la ville avec Lyon et le Midi entraîne la diffusion de modèles architecturaux issus de la Renaissance italienne. À la fin du siècle, les notables, marchands importants et maîtres de métiers les plus prestigieux (drapiers, orfèvres, juristes, notaires…) transforment leurs maisons selon le goût du jour. Si le parcellaire médiéval est globalement maintenu et impose des constructions étroites sur la rue et s’allongeant profondément à l’arrière, les nouvelles façades en grès clair ou revêtues d’enduits colorés s’ouvrent par de grandes fenêtres à meneaux éclairant largement les pièces. Ces baies sont entourées d’un décor sculpté adoptant de manière plus ou moins libre les ordres antiques, avec colonnes à chapiteaux, pilastres, frises et entablements. Comme à l’époque médiévale, le rez-de-chaussée abrite encore une ou plusieurs boutiques, mais celles-ci s’ouvrent sur la rue par un arc en anse de panier dont les clés de voûte s’ornent souvent de mascarons sculptés : angelots, masques humains grotesques ou fantastiques, têtes de lion… Généralement, le bâtiment sur rue est relié à ses dépendances arrières par des galeries à arcades qui donnent sur une cour à ciel ouvert. Une tourelle d’escalier y dessert tous les étages.
Aux 17e et 18e siècles, la noblesse et les riches familles du Puy-en-Velay, attirées par le prestige du voisinage ecclésiastique établi autour de la cathédrale, se font construire de grandes demeures en ville haute. Adaptation urbaine des châteaux, les hôtels particuliers de la noblesse et de la riche bourgeoisie occupent de vastes espaces fermés. Selon les cas, le logis principal présente une façade principale sur rue ou s’élève autour d’une cour fermée sur la rue par un grand portail. Il dispose parfois de jardins, situés à l’arrière, et de communs. Intérieurement, le logis, desservi par un grand escalier, abrite une grande salle de réception, des chambres, souvent une chapelle ou un oratoire et différentes pièces à usage domestique. Comme les façades, les aménagements et décors intérieurs reflètent les goûts des différentes époques. Certains édifices possèdent des plafonds ornés de peintures ou et de gypseries. La plupart ont conservé leurs cheminées, menuiseries et parquets anciens.