Restaurations

La conservation préventive et la restauration des œuvres font partie des missions d’un musée.

La loi sur les Musées de France stipule que pour les collections de ces musées, toute décision de restauration est précédée de l’avis de la Commission scientifique régionale qui examine en collège d’experts les points suivants : la pertinence du projet, la nature et les conditions matérielles de l’intervention, les qualifications professionnelles de l’intervenant, mais aussi la prise en compte de la conservation préventive ultérieure.

Le musée Crozatier fait régulièrement restaurer ses collections par des restaurateurs qualifiés, titulaires d’une habilitation spécifique.

Le Général Chambarlhac

Les détails de la restauration

Le châssis était fendu, trop léger et fragile. La toile était distendue et présentait d’anciennes réparations de déchirures. La peinture était encrassée et d’anciennes retouches étaient devenues trop visibles.
Le châssis a été remplacé par un neuf, la toile retendue sur celui-ci. Les anciennes réparations ont été enlevées et chaque déchirure a été soigneusement consolidée.
La peinture a été décrassée et le vernis allégé. Les retouches ont été faites après masticage des lacunes, puis un nouveau vernis a été posé.
Le cadre était sale, fendu, les angles disjoints. Il a été nettoyé et réassemblé. Des comblements et des retouches de dorure ont été réalisés.

Les restaurateurs

Clémence Fargues, restauratrice habilitée musées de France, spécialité peinture.
Philippe Boulet, restaurateur habilité musées de France, spécialité bois doré.
Restauré en 2021 avec l’aide du Fonds régional d’aide à la restauration, cofinancé par l’État et la Région.
L’œuvre est désormais visible dans l’escalier d’honneur du musée.

Le Général Chambarlhac
Anonyme, France
vers 1805
huile sur toile
sans cadre 231 x 167 cm ; avec cadre 260 x 195 cm
n° inventaire : 872.115 (don famille Chambarlhac, 1872)

Offrande à Esculape par Pierre Narcisse Guérin

Les détails de la restauration

Le tableau – qui n’avait jamais été restauré – a subi un accident avant son arrivée au musée Crozatier. La toile présentait des déchirures importantes et complexes, et le cadre était également endommagé.
La toile et le cadre ont bénéficié d’importantes restaurations qui ont permis la réparation et la consolidation des déchirures et des lacunes. Un nettoyage approfondi et des retouches illusionnistes rendent au tableau une vivacité impressionnante.

Les restaurateurs

Julie Barth, restauratrice habilitée musées de France, spécialité peinture.
Philippe Boulet, restaurateur habilité musées de France, spécialité bois doré.
Restauré en 2021 avec l’aide du Fonds régional d’aide à la restauration, cofinancé par l’État et la Région.
L’œuvre est visible dans l’exposition Serpents (27 nov. 2021 – 18 sept. 2022).

Offrande à Esculape
Pierre Narcisse Guérin (1774 – 1833)
1813
huile sur toile
sans cadre 95 x 81 cm ; avec cadre 116 x 103 cm
n° inventaire : D.2020.1.1 (dépôt des Hospices civils de Thiers, 2020)

Panneau en cuir doré repoussé

Les détails de la restauration

L’étude de Jean-Pierre Fournet, spécialiste des cuirs dorés, a appelé notre attention sur ces éléments. Leur probable origine commune, leur originalité et leur valeur historique ont guidé le choix d’une restauration.
Ces carreaux de cuir doré avaient connu une histoire erratique avant le projet de restauration. Provenant probablement d’un ensemble plus vaste, peut-être d’un décor du château de Gordes, certains éléments (sinon tous) sont arrivés au musée en 1873. Leur histoire s’est perdue, ils ont été démontés puis remontés de manière anarchique et techniquement désastreuse.
Ils ont également subi un dégât des eaux.
Les panneaux ont été décousus, décrassés, aplanis, assemblés par une nouvelle couture reprenant les traces historiques, et remontés sur un châssis. Un petit élément en cuir moderne est venu compléter l’assemblage qui offre au public un aperçu de ce type de décor luxueux du 17e siècle.

La restauratrice

Céline Bonnot-Diconne, restauratrice habilitée musée de France, spécialité cuir.
Restauré en 2021 avec l’aide du Fonds régional d’aide à la restauration, cofinancé par l’État et la Région.
Le panneau est visible dans la salle des objets d’art Renaissance.

Panneau (incomplet) en cuir doré repoussé
Provence, Avignon
2e moitié 17e siècle
cuir doré et cuir repoussé
dimensions des éléments remontés après restauration : 167,3 x 130,2 cm
n° inventaire : 1945.1095.1 ; 1945.1095.2 et 2009.11.345 (récolement rétrospectif, probable don de Launey, 1873)

Costume en peaux de serpents du vipéricide Courtol

Les détails de la restauration

La panoplie comporte un costume d’homme complet : pantalons longs, veste et jabot ; une paire de guêtres des couvre-chefs, et deux éléments d’un costume de femme : une capeline et une casquette. Ces éléments, fabriqués par J.-B. Courtol qui était tailleur, sont constitués de multiples peaux de reptiles cousues les unes aux autres et d’une doublure en tissu fleuri. L’ensemble était dans un état désastreux : saleté, usures, déchirures et soulèvements des écailles des peaux de serpents non tannées.
Le travail accompli par les trois restauratrices est un exploit pour la minutie et la discrétion des restaurations effectuées. Les déchirures ont été consolidées unes à unes à l’aide de fragments de papier japon teints puis retouchés. Les coutures défaites ont été reprises, et les lacunes consolidées avec du tulle. Les écailles particulièrement fragiles et mobiles ont été recollées. Enfin le costume a été monté sur un mannequin fait sur mesure qui permet sa présentation et une meilleure conservation.

Les restauratrices

Camille Alembik et Astrid Gonnon, restauratrices habilitées musées de France, spécialité matériaux organique.
Léa Voisin, restauratrice habilitée musées de France, spécialité textile.
Restauré en 2020 avec l’aide du Fonds régional d’aide à la restauration, cofinancé par l’État et la Région.
L’ensemble, unique, a suscité l’exposition Serpents (27 nov. 2021 – 18 sept. 2022).

Costume en peaux de serpents du vipéricide Courtol et de son épouse
Jean-Baptiste Courtol (1834-1902)
fin du 19e siècle
couture d’éléments en peaux de reptiles dont des peaux de vipères, et textiles en coton imprimé et laine
dimensions variables des éléments d’un costume d’homme
n° inventaire : 2009.3.1 à 2009.3.10 (don veuve Courtol, vers 1903)

Spécimens de reptiles en fluide

Les détails de la restauration

Dans le cadre de la préparation d’une exposition sur les serpents, la collection de reptiles en fluide du musée Crozatier a été restaurée.
Cette collection de 129 bocaux est constituée de flûtes et bouteilles anciennes en verre. Les flûtes étaient fermées par des opercules en verre scellés au mastic. Le liquide de conservation s’est avéré contenir du formaldéhyde, substance aujourd’hui reconnue cancérogène.
Les spécimens eux-mêmes étaient dans un bon état de conservation.
Les opérations se sont déroulées dans un local annexe pouvant accueillir une hotte aspirante industrielle qui assurait la sécurité des intervenantes.
Les flûtes ont été vidées, les spécimens rincés, puis le liquide a été remplacé par un mélange d’éthanol et de glycérine, afin d’assurer la conservation sans toxicité pour l’humain. Enfin les opercules, parfois renouvelés, ont été lutés avec une colle silicone.

Les restauratrices

Sous la direction de Pauline Morlot, restauratrice habilitée musées de France, spécialité matériaux organiques, restaurations effectuées par :
Marie de Beaulieu, restauratrice habilitée musées de France spécialité matériaux organiques
Hélène Cordier, technicienne en restauration du patrimoine.
Restauré en 2021 avec l’aide du Fonds régional d’aide à la restauration, cofinancé par l’État et la Région.
L’ensemble est visible dans l’exposition Serpents (27 nov. 2021 – 18 sept).

Spécimens de reptiles en fluide
19e siècle
reptiles naturalisés dans de l’éthanol
dimensions variables
n° inventaire : 2021.0.2.1 à 129 (mode d’acquisition inconnu, 19e siècle)

Coiffes à l’ombrage

Les détails de la restauration

Les coiffes à l’ombrages sont constituées d’un chapeau plat et rond type Goudet, orné d’une voilette et surtout d’un décor spectaculaire sur le sommet du couvre-chef. Les coiffes étaient très empoussiérées et les garnitures de plumes, chenille de velours et passementerie étaient désorganisées.
Le travail a consisté en un dépoussiérage minutieux, la réparation de quelques déchirures, et essentiellement la remise en forme des éléments décoratifs caractéristiques de ces coiffes à l’ombrage.

La restauratrice

Bathilde Grenier, restauratrice habilitée musées de France, spécialité textile
Restaurées en 2021 avec l’aide du Fonds régional d’aide à la restauration, cofinancé par l’État et la Région.
Destinées à être présentées dans l’exposition sur le thème de la dentelle en fin d’année 2022.

Coiffes à l’ombrage
19e siècle
dentelle, passementerie, plumes
hauteurs : 40 cm ; 46 cm ; 60 cm
n° inventaire : 1933.126  (date et mode d’acquisition inconnus) ; 1954.26.20 (achat, 1954) ; 1985.4.8 (don Bellangreville, 1985)

Trésor monétaire de Saint-Germain-Laprade

En 1835 un dépôt monétaire d’environ 800 folles (monnaies romaines de bronze) est mis au jour à Saint-Germain-Laprade. Le musée Crozatier se porte alors acquéreur d’une grande partie de ce trésor (environ 700 pièces) frappées de 294 à 312, aux effigies des différents empereurs de Dioclétien à Constantin. Elles ont été décrites par Auguste Aymard vers 1860, puis malheureusement dispersées dans le médailler général du musée. A l’occasion du travail de recherche d’un historien numismate, le dépôt a été reconstitué, puis 117 pièces qui n’avaient pas été décrites en raison des sédiments et de la corrosion qui empêchaient leur lecture ont été restaurées.

Les détails de la restauration

Les surfaces des pièces portées au Centre de Restauration et d’Études Archéologiques Municipal de Vienne sont masquées par des résidus terreux et des produits de corrosion. Quelques exemplaires conservent la trace d’une autre monnaie qui devait être “collée” par la corrosion.
Une couche d’argent est en général présente sur tous les exemplaires. Il n’a pas été possible d’utiliser une méthode de nettoyage chimique qui dégage bien la couche d’argent mais qui risquait d’entraîner une altération voire une perte de matière de la pièce.
Le nettoyage a donc été réalisé mécaniquement par micro-sablage à la grenaille végétale pour éliminer les sédiments, et par dégagement des surfaces au scalpel manuel et/ou à ultrasons sous loupe binoculaire pour éliminer par clivage les produits de corrosion. Après un nettoyage de finition avec une brossette en poil de sanglier, les pièces ont été protégées par l’application d’une résine acrylique.

La restauratrice

Véronique Langlet-Marzloff, restauratrice habilitée musées de France, spécialité métal archéologique, au sein du CREAM
Restaurées en 2021 avec l’aide du Fonds régional d’aide à la restauration, cofinancé par l’État et la Région.
Ces pièces feront l’objet d’une publication scientifique par Olivier Lempereur.

117 pièces du trésor monétaire de Saint-Germain-Laprade
fin du 3e siècle – début du 4e siècle
Alliage cuivreux et argent
diamètre : environ 2,8 cm
n° inventaire : 836.23.1 à 117 (achat, 1836)
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