Autour du Puy-en-Velay, plusieurs châteaux dominent la haute vallée de la Loire
Initialement lieux de surveillance appartenant au système défensif de la ville du Puy, certains se transforment à partir de la Renaissance en d’agréables demeures de plaisance. Ils font ainsi figure de premiers « châteaux de la Loire ».
Au Moyen Âge, la ville du Puy se développe grâce au pèlerinage marial. Pour défendre la cité et son territoire, l’évêque du Puy, à la fois seigneur spirituel et temporel, entretient des liens complexes d’alliance et de suzeraineté avec de puissantes familles vellaves. Ces seigneurs locaux possèdent châteaux et places-fortes dans des endroits stratégiques aux portes du Puy. La plus impressionnante de ces vigies est sans conteste le château de Bouzols.
Perchée au sommet d’une butte basaltique surplombant la Loire, la forteresse pouvait surveiller, bien au-delà du fleuve, l’accès du Velay au Vivarais. Son dispositif fortifié des 13e et 15e siècles se composait d’une première enceinte flanquée de quatre tours d’angle et abritant le logis seigneurial (disparu), ainsi que d’une seconde enceinte en terrasse jalonnée de tours. Sur l’autre rive de la Loire, le château de Poinsac, avec son donjon de 20 mètres de haut devait servir de relais entre les forteresses de Bouzols et de Solignac, plus en amont sur la rivière. D’autres édifices, aujourd’hui détruits, se dressaient sur les éperons rocheux dominant la Loire, comme les châteaux de la Roche, Gendriac (au sud du Puy), Espaliou, Ceneuil ou Recours (au nord).
Situés dans la vallée, plus près du fleuve, les châteaux de Volhac et de la Tour Daniel commandaient la route du Puy. Celui de Volhac, de plan trapézoïdal, présente de hautes courtines, une bretèche défendant l’entrée et des échauguettes sur les angles.
Mêlées parfois violemment aux conflits politico-religieux du 16e siècle, ces forteresses perdent cependant peu à peu leur rôle défensif et font l’objet de transformations destinées à les rendre plus agréables à vivre et à les parer d’ornements à la mode. À Bouzols, un nouveau logis éclairé par de grandes baies à meneaux est construit contre la deuxième enceinte. Une tour d’escalier du château de la Tour Daniel est richement ornée : au-dessus de la porte encadrée de moulures de style gothique flamboyant, la façade est revêtue de bossages originaux alternant boules et pointes de diamant.
