Partez à la découverte des principaux édifices religieux du territoire…
La cathédrale Notre-Dame du Puy-en-Velay
Implantée sur le site spectaculaire du rocher Corneille, autrefois mont Anis, la cathédrale du Puy-en-Velay, dédiée à la Vierge Marie, a été édifiée entre le 11e et le 13e siècle, à partir de bâtiments plus anciens.

Elle présente des dispositions architecturales originales. Contrairement à la plupart des édifices de pèlerinage, elle ne possède pas de chœur à déambulatoire, mais un chevet plat. La circulation des fidèles est organisée de part et d’autre de la nef, par de vastes collatéraux qui mènent jusqu’au transept et aux porches du For et de Saint-Jean. La croisée du transept est surmontée d’une tour octogonale coiffée d’une coupole. La nef, également couverte de coupoles sur trompes, a été agrandie à plusieurs reprises. Elle comporte six travées dont les deux dernières reposent sur les voûtes et piliers du porche principal ouest, dont les assises se situent 17 mètres en-dessous : la cathédrale s’élance ainsi au-dessus du vide, implantation due à l’exiguïté et à la déclivité du terrain. L’accès à l’intérieur de la cathédrale se fait par un escalier partant sous le porche et débouchant au milieu de la nef. Le clocher est indépendant de la cathédrale. Édifié au 12e siècle et haut de 56 mètres, il est composé de huit niveaux, en retrait les uns par rapport aux autres. Cathédrale et clocher ont été remaniés au fil des siècles, particulièrement lors d’importantes campagnes de restauration aux 19e et 20e siècles. La cathédrale présente un décor peint et sculpté des 11e et 12e siècles exceptionnel.
La chapelle Saint-Michel d’Aiguilhe
Au 10e siècle, Truannus, doyen du chapitre de la cathédrale du Puy, obtient de l’évêque Godescalc d’édifier un oratoire dédié à l’archange saint Michel au sommet du neck volcanique qui domine aujourd’hui le bourg d’Aiguilhe.

Consacrée en 962, la chapelle fait l’objet d’un important pèlerinage, lié à ceux de la Vierge noire et de Saint-Jacques-de-Compostelle. À la fin du 12e siècle, devant l’affluence des pèlerins, la chapelle est agrandie d’une nef à déambulatoire qui épouse la forme du rocher, utilisant ainsi tout l’espace disponible de la plateforme. Un clocher est également édifié, et, pour faciliter l’accès des pèlerins, on aménage dans la roche un escalier ponctué de trois oratoires, dont il subsiste encore quelques vestiges. La façade d’entrée, de la même époque, offre un décor exceptionnel tant par le jeu de polychromie de ses pierres de parement que par la richesse de son programme sculpté. À l’intérieur, les parois du chœur sont entièrement ornées de peintures murales. La chapelle a connu plusieurs périodes de restauration. En 1955, lors de travaux dans le chœur, des ouvriers mettent au jour un trésor constitué d’un coffret d’ivoire contenant notamment une croix pectorale et un christ reliquaire du 12e siècle.
L’abbaye de La Chaise-Dieu
En 1043, Robert de Turlande, chanoine de Brioude, fonde le monastère bénédictin de La Chaise-Dieu, sur un plateau à plus de 1000 mètres d’altitude, où règnent solitude et climat rigoureux.

Au 14e siècle, un nouvel édifice est bâti sous l’égide du pape avignonnais Clément VI (1342-1352). De style gothique méridional, il se caractérise par une grande nef unique. Deux tours encadrent le portail d’entrée, qui est précédé d’un grand escalier. Le neveu de Clément VI, le pape Grégoire IX (1370-1378), poursuit les travaux par la construction de la tour Clémentine, qui s’appuie sur le chevet de l’église. À la fois grenier, trésor et refuge, elle se présente comme un donjon et exprime le pouvoir temporel des moines. Le 15e siècle voit l’édification du cloître, de la bibliothèque, du corps de logis abbatial et du réfectoire. Dans l’église, au-dessus des stalles du chœur, étaient accrochées 14 tapisseries du début du 16e siècle. D’une qualité exceptionnelle, classées monuments historiques, elles sont désormais visibles dans l’ancienne chapelle Notre-Dame-du-Collège. Douze tapisseries forment un ensemble représentant des épisodes de l’histoire biblique, de l’Annonciation au Jugement dernier. Deux autres pièces, exogènes, figurent la Nativité et la Résurrection. Elles ont été réalisées en fils de laine, lin et soie, et rehaussées de fils métalliques, vraisemblablement dans un atelier flamand. Dans le bas-côté nord de l’église, une Danse macabre aux très grandes dimensions a été peinte dans la première moitié du 15e siècle et forme une frise continue de personnages représentatifs de toute la société, égaux devant la mort.
Le rayonnement de l’abbaye de La Chaise-Dieu est exceptionnel. De nombreuses églises et prieurés sont fondés par les moines casadéens ou sont rattachés à l’ordre au fil des donations de domaines par les seigneurs locaux. Vingt-et-un d’entre eux se trouvent sur le territoire.
Le prieuré de Chamalières-sur-Loire
Le prieuré de Chamalières-sur-Loire, dédié à saint Gilles, est fondé au 10e siècle. Haut lieu de pèlerinage grâce à ses deux reliques, le corps (ou une partie du corps) de saint Gilles et un Saint Clou de la Croix.

C’est aussi une étape importante sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Possédant de nombreux domaines et bénéfices, le prieur de Chamalières est l’un des premiers dignitaires de l’église vellave. Les plus anciens éléments de l’édifice actuel remontent au 12e siècle : nef, bas-côtés, transept et partie inférieure de l’abside. Le chœur est achevé à la fin de l’époque romane. Le prieuré est fortifié au 14e siècle. À la Révolution, le clocher et différents bâtiments conventuels sont détruits. L’église présente une nef à trois vaisseaux, un transept peu saillant, une travée de chœur, et une vaste abside en cul-de-four à chapelles rayonnantes plus large que la nef et les bas-côtés réunis. Cette architecture singulière et les trente échéas (vases acoustiques) logés dans la voûte du chœur donnent à l’église une acoustique exceptionnelle. Les rares éléments de décor qui nous sont parvenus sont remarquables. Des peintures murales du 12e ou du 13e siècle ornent les retours de piliers du chœur. Une porte en bois sculpté polychrome du 12e siècle exposée dans l’église est probablement la porte d’origine de l’édifice. Des bâtiments du prieuré ne subsistent que les vestiges de l’aile orientale.